J’ai laissé mon coeur à Brazza

J’ai laissé mon coeur à Brazza

Quelque part à Poto-poto

Emporté par un Malonga

Souillé par le calife d’Oyo

Il s’est perdu dans un marché

Comme un sapeur et sans reproche

Par un west-af tout rhabillé

Chaussures cirées mains dans les poches

Il a vu des couleurs d’éclat

Des enfants nus dans la poussière

Le grand pouvoir de l’omerta

Des sourires grands comme la terre

Et puis les mots rouges de Sony

Ont pénétré son ventricule

Puisqu’ici tout est mort ou vie

Qu’en un rien de temps tout bascule

J’ai laissé mon coeur à Brazza

Quelque part à Bacongo

Lors d’une course à mille CFA

Ou sur le goulot d’une N’zoko

Emu par la voix d’un pêcheur

Troublé par les formes d’une diva

Qui transforme misère en sueur

Sur des riffs de Kwassa kwassa

Quant à l’aube du jour imparfait

Il a vu l’Afrique des nantis

Exhiber fièrement ses trophées

Il s’en est allé décati

J’ai laissé mon coeur à Brazza

Quelque part à Kintélé

Pris par la grandeur d’un Aka

Moi le tout petit mundélé

Ou finalement était-ce ailleurs

Lové dans les bras d’une mama

Accablé de pluies de chaleur

Le long d’un fleuve qui n’oublie pas

Les corps et les larmes charriés

Et les crasses et toutes les ordures

Emportées avec les années

Mais mon dieu qu’il a fier allure

Il sait lui les liens éternels

Malgré le pouvoir des grands hommes

Frontière mais tôt ou tard passerelle

Mettant fin au capharnaüm

Mais en attendant que ses frères

Ne se mélangent à nouveau

Allons encore lever un verre

À la réussite de Brasco

J’ai laissé mon coeur à Brazza

Et je crois qu’il est bien là-bas