REGARD(E)

Travaux photographiques de personnes évoluant dans un lieu de soins psychiatriques

Regard(e) est un projet conjointement initié par Brigitte Ouhayoun (Cheffe de pôle psychiatrie Dépendance Réhabilitation au GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences), Margot Morgiève (chercheuse en sciences sociales) et Arnaud Perrel (photographe) afin d’accompagner des personnes présentant des troubles psychiatriques sévères et des professionnels de santé pour leur permettre de réaliser une exposition photo sur leur vision du monde (8 patients et 4 soignants).
Ce projet s’est étalé sur un an. Les participants ont suivit tout d’abord un cycle de formation collective à la photographie, puis un cycle d’entretiens individuels leur permettant de cerner leurs envies et de les transmettre en propos photographiques et pour terminer un cycle commun d’editing et de conception de la scénographie finale.
En parallèle, ont été menées des interviews des participants, afin de collecter l’évolution de leurs ressentis sur l’ensemble du projet.

L’exposition a eu lieu au au 100ecs (100 rue de Charenton) du 10 Novembre au 23 Décembre 2021. Durant ce mois, ont été organisés des débats, des conférences et des évènements artistiques autour de la Psychiatrie.
Il nous est apparu primordial de faire de ce projet un outil de communication pour aider à la déstigmatisation.

1% de la population est atteinte de schizophrénie, 2% de bipolarité, et plus généralement, une personne sur quatre -selon l’OMS- présente des troubles mentaux… Si on y ajoute l’entourage proche de ces personnes, on peut facilement arriver à la conclusion que presque tout le monde est concerné. Cependant, qui connait vraiment ces désordres ? Qui sait ce que vivent ces personnes ? Et, bien qu’on constate des améliorations, qui est prêt
à les accepter dans notre société ? Se pose, dès lors, la question du regard (et même des regards). Le regard que nous posons sur eux mais aussi, le regard qu’ils portent sur eux-mêmes. Il nous semble que l’art permet de changer notre regard sur le monde et sur nous-même. Il est, depuis que l’homme existe, un moyen de transmettre ce que la parole seule ne peut véhiculer.
La photographie est avant tout l’art de l’altérité. Elle oblige aussi bien le photographe que le spectateur à être en contact avec l’autre ; et apparait dès lors notre rapport à lui. En définissant un cadre, le photographe définit ce qu’il donne à voir et ce qu’il laisse à l’imaginaire de l’autre. C’est aussi bien ce champ que ce hors-champ qui va définir son regard sur le monde.

Les patients et les professionnels de santé les accompagnant sont les artistes de cette exposition.
Les entretiens et leurs rendus, servent à témoigner de leurs expériences et de l’évolution de leurs points de vues.

Ce projet a été soutenu par la Région Île-de-France, la DRAC, l’ARS, la Mairie de Paris, le GHU Paris Psychiatrie, la Fondation des bois, Entreprendre pour aider, Handicap et Société, le Musée français de la photographie de Bièvres et le 100ECS.

Amar – Laisse béton

Camille – La présence de l’absence

Constance – Communication paradoxale

Françoise – Ce monde manque cruellement de poésie

Ismaël – En paix

Maria – Quoi qu’il arrive, je m’évade

Marie – Pour feuillage

Mustapha – L’ombre de nous même

Nicole – L’absent.e

Pentao – à fleur et à fleuve

Safia – De la beauté avant toute chose

Yasmina – Entremêlé